Aparté avec Léonard DEPRAZ DEPLAND, chef machine sur la MEVA
- arthursoler
- 30 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 mai
Le viaduc centenaire de la Baye de Clarens, sauvé d’un glissement de terrain grâce à une technique inspirée des Chemins de fer rhétiques, a récemment retrouvé sa stabilité. C’est sur cette infrastructure historique que notre équipe est intervenue pour un bourrage lourd de la voie ferrée, étape clé pour assurer la qualité et la pérennité du trafic.
Léonard Depraz, Chef Machine chez Laurent Membrez depuis cinq ans, nous embarque au cœur de cette opération exigeante : entre préparation des données, pilotage de la MEVA, gestion d’équipe et anecdotes de terrain, il partage avec nous les coulisses d’un métier où chaque millimètre compte.

Léonard, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis Léonard Depraz Depland, originaire de Haute-Savoie. Je travaille chez Laurent Membrez depuis cinq ans, et je suis spécialisé dans les machines de bourrage depuis 2014.
En quoi consiste ton rôle de chef machine ?
Mon travail se divise en plusieurs volets. Sur le chantier, je suis responsable de la lecture et de l’analyse de la géométrie de la voie en temps réel, ainsi que de la surveillance de la machine. En amont, je traite les données fournies par les géomètres pour préparer les interventions, en tenant compte des contraintes des clients. Je gère également la logistique des transports et les relations avec les fournisseurs.
Avec Luis Marques, mon bras droit et responsable de la mécanique pour la mécanisation, nous avons mis en place une maintenance plus poussée et autonome. L’équipage est responsable de l’entretien des deux machines, ce qui nous permet de mieux les connaître et de soulager l’équipe de Didier (à l'atelier). Une machine bien entretenue, c’est moins de pannes, donc des clients satisfaits et des chantiers qui avancent efficacement.
La cabine de la MEVA ressemble à un cockpit de fusée. Est-ce compliqué à piloter ?

J’ai été formateur à la "NASA Suisse", donc ça va ! Plus sérieusement, la complexité est réelle, mais avec de la formation et de l’expérience, on s’y fait.
Quelles sont les qualités indispensables pour être un bon Chef Machine ?
Je ne sais pas si je suis un bon chef machine, mais je dirais que la flexibilité et la disponibilité sont essentielles. Ce sont des atouts que possède notre équipe.
À quoi ressemble une journée type avec la MEVA ?
La journée commence par un café, c’est la base. On en profite pour faire un point sur la journée avec l’équipe. Ensuite, je charge les données nécessaires dans le système pendant que les opérateurs mettent les machines en chauffe. Une fois sur le chantier, chacun sait ce qu’il a à faire. Après le bourrage, on enregistre toutes les données du travail effectué, puis retour au lieu de garage pour le ravitaillement et la préparation du chantier du lendemain.
La MEVA a été acquise en consortium avec Vanoli. Cela change-t-il quelque chose pour toi ?
Au début, c’était un peu compliqué de comprendre tout le système, mais aujourd’hui, ça fonctionne bien. Cela me permet d’avoir un point de vue expérimenté et une assistance technique de la part de nos collaborateurs de chez Vanomag, ce qui est plutôt agréable, même si c’est occasionnel.
Vous êtes souvent en déplacement. Ressens-tu malgré tout l’esprit d’entreprise familiale chez Membrez ?
Les équipes de bourrage sont souvent appelées les "gitans du rail", donc c’est vrai qu’on a moins de contacts avec les autres équipes. Mais globalement, l’ambiance est assez cool. Dès qu’on peut, on partage un café et on discute. La mécanisation est un univers à part, et nos managers directs, Stéphane et Alessandro, en sont conscients. Ils nous laissent une grande liberté de mouvement, ce qui est très agréable au quotidien, et je les en remercie.
Un grand merci à Léonard d’avoir joué le jeu et de nous avoir emmenés dans les coulisses de la MEVA !
Son expertise et son enthousiasme illustrent parfaitement la passion, la précision et l’esprit d’entraide qui animent chaque chantier chez Laurent Membrez.
En savoir plus : https://www.batimag.ch/projets/le-viaduc-de-la-baye-de-clarens-sauve-par-une-technique-grisonne-6130
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